En nuestro planeta, la mejor estrategia para maximizar las horas de sol es pasar el verano en el Ártico y el invierno del hemisferio norte en la Antártida. Así disfrutar el sol de medianoche en junio en Ittoqqortoormiit (no me digas que no lo conoces ... en Groenlandia, obviamente!) y el sol de medianoche en enero frente a la costa de la Tierra de Enderby (Antártida por supuesto!). Problema: miles de kilómetros separan el círculo polar ártico del círculo polar antártico... esto no detiene al charrán ártico, elegante pájaro primo cercano de las gaviotas. Este pájaro no es reacio a recorrer todos los años, en ambas direcciones, la ruta Ártico - Antártida, para experimentar el verano en el norte y el verano en el sur. Conocido desde hace décadas por sus largos viajes, es sólo recientemente, con la aparición de nuevas tecnologías para dotar de geo-localizadores a aves relativamente pequeñas (el charrán ártico pesa alrededor de 100 gramos), que las distancias recorridas se han medido con precisión. Así pues, charranes que anidan en los Países Bajos han llegado a recorrer 90 000 km en 1 año, mientras que otro grupo de aves que anida en Groenlandia viajó a 80 000 km en el mismo periodo de tiempo!
Oveja victima de las golondrinas cuando se aventuró a comer cerca de los nidos |
Además de sus movimientos migratorios extraordinarios, el charrán ártico es famoso, en las zonas donde anida, por su agresividad hacia los caminantes que pasean demasiado cerca de su nido. Esta ave anida en el suelo, cada pareja cría entre 1 y 3 pollos en una colonia que puede estar formada por más de 1 000 parejas. 1 000 pares, considerando un promedio de 2 polluelos por pareja, hacer los cálculos: puede llegar a 2 000 pollos! Un dato interesante para los depredadores, no crees? Precisamente por este motivo, reagruparse cuando las golondrinas de mar anidan les permite adoptar una estrategia de grupo para responder a los depredadores, atacando violentamente a los intrusos que se aventuran demasiado cerca de la colonia. Y, con independencia de su tamaño! Zorros, osos polares, gaviotas, ovejas (!), humanos... Tan pronto como se detecta una amenaza, las aves más cercanas ponen en marcha la alarma, y un ejército de adultos vuela y ataca al intruso, bombardeando con excrementos y multiplicando la participación en los ataques. Los picotazos pueden resultar fatales para el cuero cabelludo! Por lo tanto, donde anida el charrán se requiere de un buen gorro, ¡no sólo contra el frío! A pesar de estas precauciones, a veces llega una gaviota o un págalo grande (en la foto) que consigue hacerse con un polluelo en un ataque rápido, después evita ser detectado por ejemplo aprovechando la presencia de ovejas mientras concentran la atención de la colonia ...
Pagalo grande antes del crimen... |
.... y robando un polluelo, porseguido por toda
la colonia! |
El frailecillo, una victima del cleptoparasitismo de la glolondrina de mar. |
En resumen, muchos comportamientos fascinantes para una sola especie. Y nos preguntamos si se tomará la molestia en describir los osos polares del Ártico a los pingüinos que se encuentran en la Antártida!
http://www.greenhumour.com/2012/05/happy-world-migratory-birds-day.html |
Para
admirar a nuestra
hermosa protagonista,
la forma más fácil es, sin duda, visitarla en su cuarteles
de verano en el norte,
estando el más
cercano a nosotros en los
Países Bajos. Escandinavia e Islandia (de donde son
tomadas las fotos) son también muy buenas
opciones. Igualmente, siempre se tendrá la oportunidad de verla
de paso, sobre
todo a finales de verano / principios de otoño, a lo largo de la
costa de Galicia o al oeste de Gibraltar, en su
camino a la Antártida. ¡Pero
es poco probable que se tome
el tiempo para contarnos
su último viaje!
Le « no
border » de l’extrême
Sur le globe,
pour maximiser les heures d’ensoleillement, la meilleure stratégie
est de passer l’été en Arctique, et l’hiver boréal en
Antarctique. Le Soleil de minuit en juin à Ittoqqortoormiit (ne me
dites pas que vous ne connaissez pas… c’est au Groenland, proche
), le soleil de minuit de janvier au large de l’Enderby Land (en
Antarctique of course !). Problème : des milliers de km séparent le
cercle polaire arctique du cercle polaire antarctique… ce n’est
pas pour déplaire à la sterne arctique, élégant oiseau proche
cousin des mouettes et goélands. Cet oiseau ne rechigne pas à
parcourir chaque année, dans les deux sens, le trajet Arctique –
Antarctique, expérimentant ainsi l’été boréal et l’été
austral. Connue depuis plusieurs décennies pour ses voyages au long
court, ce n’est que récemment, grâce à l’émergence de
nouvelles technologies permettant d’équiper des oiseaux
relativement petits (la sterne arctique pèse aux alentours de 100
grammes) de géolocateurs, que les distances parcourues ont pu être
directement mesurées. Ainsi, des oiseaux nichant aux Pays Bas ont
parcouru jusqu’à 80 000 km en 1 an, alors que des oiseaux nichant au Groenland ont parcouru jusqu’à 90 000 km !
Outre ses
extraordinaires mouvements migratoires, la sterne arctique est
célèbre, dans les régions ou elle niche, pour son agressivité
envers les promeneurs qui s’approcheraient trop près de son nid.
Cet oiseau niche au sol, chaque couple élevant entre 1 et 3 petits
au sein d’une colonie pouvant regrouper plus de 1000 couples. 1000
couples, considérant une moyenne de 2 petits par couple, faites le
compte : on arrive à 2000 petits ! Une aubaine pour les
prédateurs, me direz-vous ? Détrompez-vous ! Justement,
se regrouper au moment de la nidification permet également aux
sternes d’adopter une stratégie de groupe pour répondre aux
prédateurs, attaquant violemment tout intrus s’aventurant trop
près de la colonie. Et ce, peu importe sa taille ! Renard, ours
polaire, goélands, mouton (!), humain… Aussitôt qu’un danger
est repéré, l’alarme est lancée par les oiseaux les plus proche,
une armée d’adultes s’envole et attaque l’intrus, le canardant
de déjections et multipliant les attaques en piquet, les coups de
bec pouvant s’avérer fatals pour votre cuir chevelu ! Le bonnet
est donc de rigueur, et pas juste contre le froid ! Malgré
toutes ces précautions, il arrive toujours qu’un goéland, ou un
grand labbe (notre photo) parviennent à s’emparer d’un poussin,
lors d’une attaque fulgurante en rase motte, après avoir
soigneusement évité d’être détecté par exemple en profitant de
la présence du dit mouton qui focalisait un peu trop l’attention
de la colonie…
Cette agressivité
se retrouve dans certains comportements alimentaires de notre oiseau.
Si la sterne se nourrit principalement de petits poissons qu’elle
pêche elle-même, les repérant en vol et plongeant depuis qq mètres
de hauteur, il arrive qu’elle s’adonne à ce que nous autres, les
biologistes du comportement, appellent du « cleptoparasitisme ».
Sa cible favorite est alors le macareux, notamment aux îles Féroé,
qui a parfois du mal à rapporter sa pitance au terrier sans se la
faire pirater par une sterne arctique… Malheureusement pour elle,
la sterne arctique sera aussi l’une des cibles favorites de pirates
professionnels, en particulier les labbes parasites, qui n’hésiteront
pas à leur tour à jouer les Amaro Pargo.
Bref, beaucoup de
comportements fascinants pour une seule espèce. Et le droit de se
demander si elle prend la peine de décrire aux ours polaires de
l’Arctique les manchots croisés en Antarctique !
Pour admirer la
belle, le plus simple est assurément de lui rendre visite dans ses
quartiers d’été boréal, les plus proches étant aux Pays-Bas.
Scandinavie et Islande (d’où viennent toutes les photos) sont
également de très bonnes options. Sinon, vous aurez toujours une
chance de la croiser lors de son passage, principalement en fin
d’été/début d’automne, le long des côtes de Galice, ou à
l’Ouest de Gibraltar, en chemin pour l’Antarctique. Mais peu de
chances alors qu’elle prenne le temps de vous raconter son dernier
voyage !